Le travail de la porcelaine est aux fondements des recherches formelles et artistiques d’Amélie Proulx. À travers ses œuvres, elle manipule et détourne des objets du quotidien afin de leur insuffler un sens nouveau. Il en résulte des métaphores évoquant notamment les cycles de transformation de la nature, à la fois fragiles et immuables.
Ici, l’artiste propose la vision d’un jardin d’hiver. On y retrouve des petits arbres et des lierres qui, soudainement dénudés de leur feuillage, présentent des arrangements de fleurs fanées. Sont également disposés sur une table des objets hétéroclites comme des petits pots, des crânes et des boules disco, suggérant alors une sorte de « paysage d’atelier ».
L’installation prend ainsi la forme d’une vanité évoquant le caractère éphémère de la vie, mais peut-être encore davantage le potentiel de métamorphose, voire de régénérescence, qui sommeille parfois dans les choses que l’on croyait pourtant achevées, les situations que l’on pensait dénouées ou les sentiments que l’on sentait assouvis.
Anne-Sophie Blanchet – Commissaire de l’exposition Paysages-Fragments
Porcelaine, fil de nichrome, épingles entomologiques, dimensions variables
Mention de source : Étienne Dionne